Au-delà de la seule adoption d’outils technologiques, la transformation digitale est un changement culturel porteur d’opportunités pour les PME. Avec le numérique, elles gagnent en agilité et peuvent innover plus facilement, imaginer de nouveaux services ou même révolutionner leurs modèles.

Pourquoi les PME doivent-être impérativement prendre le virage digital ? Quels sont les obstacles à surmonter ? Quels conseils peut-on leur donner ? Réponses avec Federico Di Candido et Karim Bousedra, deux experts en marketing de chez Dell France.

Federico Di Candido est est leader Marketing pour les TPE-PME et responsable de la stratégie digitale chez Dell France. Karim Bousedra est marketing manager pour les solutions clients et s’occupe de tous les sujets qui touchent à l’utilisateur final.

Un projet avec Microsoft ?

 

A quels enjeux les PME sont-elles confrontées aujourd’hui ?

Federico Di Candido : Les PME naviguent dans un cadre économique assez tendu et, malgré tout, elles doivent faire preuve d’agilité et d’innovation pour assurer leur croissance. C’est dans ce contexte que bon nombre de petites et moyennes entreprises engagent une véritable transformation numérique afin de répondre aux attentes du marché tout en déployant des outils technologiques visant à améliorer leur productivité, que ce soit dans les méthodes, la logistique ou encore la supply chain.

Cette transformation digitale est un élément complexe à cerner : c’est un bouleversement des usages et un véritable changement culturel qui porte aussi bien sur les ressources humaines que sur les process, la relation client, les méthodes de vente ou l’aspect financier. Pour que la transformation digitale s’opère dans son intégralité, tous ces arcs doivent être digitalisés.

« La transformation digitale, c’est la capacité à appréhender de nouvelles manières de travailler, cela va donc plus loin que l’adoption de solutions et produits numériques. C’est une transformation culturelle de l’entreprise  »

Nous constatons d’ailleurs souvent que les salariés d’une PME, qui sont aussi consommateur dans leur quotidien, sont très à l’aise avec l’usage de l’écosystème digital : il existe même une latence pour les entreprise à déployer les outils technologiques pour répondre aux attentes des collaborateurs.

« Le véritable enjeu du numérique, c’est de rendre les employés plus agiles dans leur travail et d’exploiter au mieux leurs performances tout en s’assurant qu’ils ont accès à la bonne information, au bon moment et au bon endroit. »

 

Quels sont les obstacles à la transformation ?

Prenons comme exemple la politique de mobilité pensée dans les entreprises : le déploiement de solutions numériques est ralenti pour 47% des entreprises pour des raisons liées à la sécurité des données. C’est ce que révèle l’étude Dell « Dell Global Technology Adoption Index »,

Alors que le budget des entreprises de grande taille permet d’avoir des politiques de sécurité robustes,  les  TPE-PME ont des  budgets IT plus restreints et les investissements en sécurité sont donc plus problématiques. Il existe une véritable élasticité entre la capacité d’investissement et l’adoption de la technologie.

Cyber sécurité avec Microsoft

 

« Aujourd’hui, la force d’une entreprise vient plus de son agilité que de sa taille »

 

Quel est le stade de maturité numérique des TPE-PME ?

Karim Bousedra : Depuis l’avènement de la consumérisation de l’IT, le changement vient des TPE-PME plutôt que des grosses structures. Sur des sujets comme la mobilité ou le cloud, les petites entreprises ont pris le virage bien avant les grandes. Avec des solutions de productivité et de collaboration, certaines ont d’ailleurs adopté le cloud sans même s’en rendre compte car elles ne connaissaient pas le terme technique.

« Souvent, le stade de maturité numérique est inversement proportionnel à la taille de l’entreprise. »

En l’absence de procédures lourdes ou de nécessité de migration, les petites entreprises peuvent adopter le digital rapidement alors que les grandes entreprises prennent du temps à se transformer.

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En quoi les nouvelles technologies sont-elles une opportunité pour les PME ?

Karim Bousedra : Aujourd’hui, l’innovation est une forme de graal… A juste titre, puisque l’histoire regorge d’idées qui ont transformé les entreprises en leur permettant de prendre une longueur d’avance, de créer de nouveaux services, voire de transformer la société de fond en comble.

Parmi les exemples récents, on peut citer Uber ou encore La Ruche qui dit oui, des entreprises qui ont créé une rupture décisive grâce à une idée toute simple en apparence. On pense également à 3M, à l’origine une entreprise pétrochimique qui a su révolutionner son business model grâce à un bon concept, celui du post-it.

« L’innovation n’est pas nouvelle. Ce qui est nouveau, c’est de ne plus la considérer comme une affaire de spécialistes. »

Avec le numérique, les collaborateurs disposent d’outils qui leur permettent d’être plus créatifs, d’imaginer de nouveaux modèles, d’échanger… Bref, de devenir des porteurs de projet à part entière. Tout l’enjeu, pour les dirigeants, va donc être de savoir détecter ces projets, de les fédérer, de les accompagner et de leur donner les moyens d’éclore pour qu’ils puissent à terme profiter à l’ensemble de l’entreprise.

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Dans des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, des projets technologiques voient le jour dans des services où on ne les y attendait pas forcément. Cette appropriation de l’innovation par les équipes métier n’est pas un changement anodin. Elle implique une remise en question de bon nombre d’acquis, d’habitudes et de processus.

 

« L’IT n’a plus l’exclusivité de l’origine de l’innovation et a désormais un rôle de catalyseur à jouer »

 

Pour l’IT, c’est une mutation en profondeur qui s’annonce. Peu à peu, elle voit son rôle dans le lancement de nouveaux projets diminuer au profit des métiers et va donc devoir s’adapter à cette perte de pouvoir, sans pour autant renoncer à jouer un rôle essentiel : celui de catalyseur, d’organisateur, de fédérateur de ces projets.

« L’innovation, ou plutôt l’innovation identifiée, accompagnée et soutenue, joue un rôle central dans la performance de toute entreprise. »

A l’inverse, nous avons tous en tête des histoires d’entreprise qui ont échoué faute d’avoir su se transformer, ou même parce qu’elles sont passées à côté d’idées qui leur tendaient les bras.

Il est donc essentiel d’aborder le sujet côté métier, côté IT mais aussi côté management, pour relever ensemble un défi majeur : créer les conditions pour que toute cette énergie créative puisse s’exprimer et pour que chacun dispose du meilleur environnement possible pour innover et en faire bénéficier l’organisation dans son ensemble.

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La transformation touche aussi le parcours client ?

Federico Di Candido : Les clients sont aujourd’hui complètement digitalisés, ils veulent que tout aille vite… Bon nombre de statistiques parlent d’elles-mêmes : prêt de 60% du cycle d’achat est effectué par le prospect seul et c’est seulement après qu’il engage avec un constructeur.

« Comprendre les nouveaux besoins des clients et pour s’y adapter est une notion fondamentale dans l’approche du numérique. »

L’intégration du numérique est une avancée considérable dans les structures marketing : ces nouvelles formes de big data et « real time » permettent d’obtenir plus d’informations sur vos clients et d’adresser un message ou une offre adaptée à leur cycle d’achat. Nous entrons dans une nouvelle ère de prospection qui vient démoder les méthodes traditionnelles.

 

Quel accompagnement peut-on proposer aux entreprises qui entament leur digitalisation ?

Federico Di Candido : Aujourd’hui, le numérique touche à plusieurs fondamentaux. Le premier, c’est la mobilité : comment fournir les bons outils aux entreprises pour qu’elles puissent ensuite équiper leurs employés ?

Et puis il y a la donnée. Pour une entreprise, c’est un capital essentiel qu’elle peut exploiter pour mieux connaître ses clients ou même pour faire de la prédiction. Les entreprises doivent donc bénéficier d’une certaine souplesse d’accès à la donnée. Le cloud est également indispensable pour réduire les coûts d’infrastructure, gagner en « real time » et rendre les entreprises plus agiles.

Autre aspect, l’expérience client. Fournir les bonnes structures et applications pour améliorer la relation avec les clients devient un facteur compétitif clé.

 

« La transformation numérique est une stratégie d’entreprise »

 

La technologie est un moyen de déployer les bons outils pour rendre une entreprise plus agile, que ce soit dans la relation client, ou afin optimiser les flux interne sur les méthodes et lignes de production. C’est aussi un véritable tournant culturel qui doit être instauré pour accompagner l’adoption du numérique dans son ensemble.

Cloud et PME avec Microsoft

 

Source : http://blogs.microsoft.fr/pme/ (La rédaction)